La vie de la classe est rythmée par des moments de vie en groupe, des « institutions » régies de façon précise. C’est l’enseignant qui choisit celles qu’il mettra en œuvre.

Certaines institutions sont quotidiennes et chaque enfant est invité à y participer : Cela commence au “canton” (prononcez ‘cantou’) avec le « Cossi vas ? » chaque matin, et se termine par le bilan météo en fin de journée.

La “Mirgueta”

C’est la collation du matin, partagée entre enfants à l’initiative de la “regenta” (maîtresse) ou du “regent” (maître). Chaque enfant à son tour, apporte avec le concours de ses parents, des fruits ou des jus de fruits pour toute la classe.

 

Pourquoi ce nom ? Cela vient de la comptine chantée avant chaque collation, “mirgueta” signifie petite souris. N’hésitez pas à demander aux enfants et enseignants de vous la chanter.

Le “Cossi vas ?”

Au cours de ce rituel de début de journée, au canton, les enfants font part, en quelques mots, de leur humeur au reste de la classe. Délivrés des contrariétés liées à l’environnement familial par exemple, l’enfant est plus disponible pour entrer dans sa journée à l’école.

Le soir : le bilan météo

De même, en fin de journée, les enfants se regroupent une dernière fois au canton pour donner leur ressenti sur leur journée. Solelh, Nivol ou Oratge : c’est l’occasion de se libérer d’éventuelles tensions avant de rentrer chez eux.

D’autres institutions ont lieu une ou deux fois par semaine, et la participation des élèves est libre. En grandissant les calandrons sont de plus en plus actifs et responsabilisés dans ces temps communs.

Le “Qué de nòu ?”

Les enfants sont invités à s’exprimer sur quelque chose qui leur tient à cœur : raconter ce qu’il a fait avec ses parents, parler d’un événement survenu, vu ou entendu. À ce moment, l’adulte se met en retrait et laisse les enfants parler entre eux.

“Lo Conselh”

Animé par les enfants eux-mêmes, il a plusieurs fonctions : réguler la vie de groupe, instituer des règles de vie, mettre en place des projets collectifs, régler les conflits, etc.

C’est un moment très codifié avec un déroulé établi, “informations”, “demandes”, “critiques”, “félicitations”, “excuses”, “propositions” et des tours de parole permettant à chacun de s’exprimer.

Institutionnalisé dans toute les classes élémentaires, le conseil est parfois transposé par les enfants au sein de leurs familles, au point que certaines le font en occitan.

La “Taula de descoverta”

Une fois par semaine, les enfants qui le souhaitent apportent un objet de leur choix. Ils expliquent en quoi cet objet est important pour eux, en racontent éventuellement l’histoire …Tous les objets sont ensuite posés sur une table que chaque enfant dessine sur son cahier. Dans les classes maternelles, le dessin est légendé par l’enseignant.

Le “Dessenh contat”

Chaque enfant produit librement un dessin puis le raconte à l’enseignant(e) qui écrit avec l’enfant la signification en regard du dessin, en occitan bien entendu. C’est aussi un outil pédagogique intéressant dans le cadre de l’apprentissage de la lecture.

Ces dessins sont regroupés dans le cahier de “dessenh contat” de chaque enfant, qu’ils peuvent partager avec les parents lors des vacances scolaires.

Enfin, deux institutions ont directement trait au comportement et aux responsabilités des élèves. Ils contribuent également à l’organisation et au fonctionnement harmonieux de la classe et de l’école.

Les ceintures de comportement

Le principe est calqué sur celui des ceintures de judo : à chaque couleur correspond un ensemble d’aptitudes et de savoir-faire définis selon une liste de critères. Sur une échelle de couleurs, les ceintures matérialisent la position provisoire de chacun dans le groupe. C’est un des principes emblématiques de la pédagogie institutionnelle.

Les métiers

Chaque enfant a un métier, qui correspond à une responsabilité : distribuer les photocopies, arroser les plantes, conduire les camarades en file jusqu’à la cantine, etc.

Par exemple, le métier de facteur est un des plus convoités, il requiert une ceinture de comportement témoignant de la responsabilité de l’élève à aller seul d’une classe à l’autre en fonction des besoins de communication de la classe.